Les jeunes en quête d’épanouissement dans leur vie quotidienne ne parviennent pas toujours à se satisfaire d’un parcours post-bac ordinaire. Nombreux sont ceux qui n’hésitent pas à changer de voie pour se réorienter vers d’autres filières. D’ailleurs, il arrive que les changements soient récurrents, ce qui demande beaucoup de courage et de confiance pour parvenir à se lancer dans la vie de façon confortable.

La honte d’abandonner mêlée au courage de se réorienter

La pression, une atmosphère tendue et compétitive, un travail colossal, des cours qui n’attirent pas d’intérêt majeur, ce sont des faits qui fragilisent le mental et appauvrissent la motivation globale. C’est après avoir compris cela que les étudiants parviennent à se diriger vers des études qui pourraient mieux leur correspondre. La honte d’abandonner est un facteur qui pourrait détourner les jeunes d’une potentielle réorientation. Néanmoins, certains d’entre eux se cherchent longtemps et changent d’avis à de nombreuses reprises.

Des matières qui paraissent intéressantes finissent parfois par être lassantes. Des rebondissements et changements d’avis sur certains points peuvent pousser encore une fois à la réorientation, notamment lorsque la démotivation refait son apparition.

Les jeunes d’aujourd’hui veulent pouvoir voir leurs objectifs atteints. Pour cela, les études doivent permettre d’avoir des idées et des projets émergents. Quand un élève quitte les études par manque de passion, sans savoir où se réorienter, il finit parfois par réaliser des petits jobs de subsistance et à mettre toute question d’orientation de côté.

Comment réussir à se projeter ?

À l’approche de la rentrée, les étudiants savent déjà ce qui les attend. D’autres tentent un nouveau cursus pour, finalement, ne pas se sentir à leur place. En quittant à nouveau les études, le désespoir peut prendre une place désagréable. Pour remonter la pente et retrouver confiance, il est possible de consulter un psychologue, et pourquoi pas se plonger dans le monde du travail pour visualiser les pratiques quotidiennes afin d’aiguiller ses envies.

Se projeter est la clé de la réussite, grâce à cela, il est possible de visualiser sa vie sur le long terme et parvenir à voir le secteur qui correspond. Passant de nombreuses heures à travailler, l’épanouissement dans son secteur d’activité est primordial. C’est en percevant l’endroit où l’on souhaite être que l’on peut réaliser des études qui s’accordent.

Comment arrive-t-on à changer de cursus à de multiples reprises ?

Pour Vincent Troger, maître de conférences honoraire en sciences de l’éducation, présume que les jeunes n’ont pas assez le temps d’apprendre à se connaître et réfléchir à leurs envies lors de leur scolarité.

« Le système français est très académique, il laisse peu d’opportunités d’expérimenter. À l’inverse, aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, par exemple, les étudiants font partie d’une équipe de sport, font du théâtre, de la musique… Cela s’inscrit pleinement dans leur scolarité », explique-t-il.

Agnès van Zanten, sociologue de l’éducation, ajoute que dans les pays nordiques, il est très bien vu et courant de faire une année de césure après le bac pour avoir des expériences professionnelles diverses, pour voyager et se découvrir.

De plus, les emplois étudiants permettent d’obtenir une approche et avoir un pied dans le monde du travail. De cette façon, il est plus aisé de se projeter en sachant que les heures de travail peuvent paraitre longues et répétitives lorsqu’elles ne sont pas épanouissantes. Au demeurant, exceller dans un secteur qui nous donne le sourire fait passer le temps de façon plus rapide.

Pour de nombreux adolescents en Scandinavie ou dans les pays anglo-saxons, c’est une norme de procéder de la sorte. Effectivement, toutes ces expériences permettent de se diriger vers un choix éclairé.

En France, les trajectoires linéaires sont idéalisées : « On passe le bac, on étudie, puis on entre sur le marché du travail avec un master à 23 ans. »

Fac de médecine, écoles d’ingé et éco-gestion

Certains jeunes ne supporteraient pas d’imaginer perdre du temps, c’est de cette façon que certains changent de cursus sans réfléchir. D’autres font des choix très hâtifs sans se demander si les cursus allaient les intéresser véritablement. Beaucoup de réorientations s’expliquent parce que les lycéens n’ont pas obtenu le vœu. Avec quelques bonnes notes dans certaines matières, on se dirige vite vers les filières de même nature.

Parfois, les résultats sont présents, mais la satisfaction ne l’est pas. Sans succès, sans perspective, l’abandon est vite arrivé. « J’aurais dû m’accorder du temps pour réfléchir à la sortie de médecine… avant de me diriger vers une filière au hasard »

Après d’infinies recherches sur internet et une rencontre avec un conseiller en orientation, les cours peuvent finir par plaire. Seule différence, lorsque l’on change régulièrement d’orientation, on se retrouve vite avec des étudiants beaucoup plus jeunes avec des centres d’intérêt divergents.

Choisir un cursus par la contrainte

Depuis que ce système a remplacé Admission Post-Bac (APB) en 2018, les terminales ne peuvent plus hiérarchiser leurs vœux d’orientation. Si leur souhait favori est une filière en tension (psycho ou Staps par exemple), ils ont tendance à ajouter des cursus qui les intéressent de loin pour ne pas se retrouver sans rien à la rentrée. À la fin de l’été, des bacheliers sont encore sur liste d’attente dans la filière qu’ils voulaient intégrer en priorité. Plutôt qu’attendre, certains se résignent à accepter le vœu qui les attire moins puisqu’il faut anticiper la rentrée et trouver un logement. Être présent par défaut augmente la proportion d’étudiants qui changent de voie.

Chargé de cours en sociologie, il est lucide : « Je sais bien que nombre des étudiants que j’ai en face de moi voulaient aller en psycho et sont là par défaut. »

Une sévère hiérarchie entre les filières

Les réorientations multiples peuvent également s’expliquer par des erreurs d’aiguillage au collège. En effet, les filières générales sont valorisées ;

les collégiens qui ont de bons résultats sont envoyés au lycée général, tandis que ceux qui en ont de moins bonnes notes en filière technologique ? Finalement, ceux qui ont les plus faibles notes sont envoyés en filière professionnelle. Ces directions sont jugées par les résultats scolaires et très peu avec les aspirations des jeunes adolescents.

Subséquemment, mieux vaut s’épanouir dans un cursus technologique plutôt qu’errer sans réelle perspective dans des filières qui n’appellent pas le sens de la passion.

Certains se retrouvent parfois dans le cas contraire. En ayant de bonnes notes, ils sont poussés dans de longues années d’études alors même qu’ils aspirent à faire une formation courte et professionnalisante.

L’influence est largement émise par les professeurs et les parents, mais également les classements d’écoles, le marketing des établissements privés et le fait que l’on accorde une certaine reconnaissance aux enseignements intellectuels que manuels.

Dédramatiser l’orientation vers les voies technologiques et professionnelles auprès des familles notamment, afin de laisser libre cours à l’imagination des jeunes.

Pour Vincent Troger, ces réorientations en cours d’études sont symptomatiques d’une génération en quête de sens. Les générations passées s’attardaient davantage sur la question de trouver un travail, le meilleur possible, pour vivre confortablement, ramener suffisamment d’argent. Le rapport à l’éducation et à la réussite a radicalement changé. Désormais, la jeune génération cherche à s’épanouir.

Voici quelques conseils pour apprendre à mieux se connaître dès le début, être moins perdu lorsque arrive la décision du choix d’orientation.

  1. Faire un service civique, cela ouvre des perspectives intéressantes
  2. S’accorder du temps pour réfléchir, ceci peut être réalisé au travers d’un voyage, d’un job étudiant, etc. Pour faire des rencontres différentes et découvrir des métiers
  3. Faire du bénévolat, se former avec les outils pédagogiques proposés sur le net.
  4. Miser sur le mentorat, il existe de nombreuses structures pour accompagner son cheminement.