Chiffres clés des agences d’intérim
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Depuis 2005, Pôle emploi n’a plus le monopole des placements en CDD et CDI. Le secteur de l’intérim permet désormais le rapprochement des entreprises et des candidats à l’emploi. En 2018, l’Hexagone comptait plus de 10 000 agences d’emploi. Les 28 950 employés permanents y ont géré les missions de 2 745 683 intérimaires, soit un volume d’emploi de 783 533 en ETP (équivalent temps plein), avec 21 346 821 contrats signés. L’intérim représente 3,1 % de la masse salariale, et avec une progression de plus de 1,8 % de contrats de missions établis en 2018, il est un acteur majeur sur le marché du travail. Généralistes ou spécialisées, les agences de travail temporaire sont le reflet du dynamisme économique de la France et de l’activité des entreprises.
Elles ont su se construire un important répertoire de candidats de formation professionnelle et de niveaux d’études ciblés, et savent répondre rapidement et de manière fiable aux besoins des employeurs, qu’ils soient grandes entreprises ou PME (46 % des PME françaises ont déjà fait appel à une agence d’intérim), et trouver le profil correspondant aux exigences du poste à pourvoir. Leur expertise des domaines professionnels et leur dynamisme leur permet d’être force de proposition pour l’entreprise, tant en matière de recrutement que de rémunération.
Ainsi, elles sont plébiscitées à la fois par les employeurs, qui les sollicitent pour trouver le candidat idéal, sans avoir à assumer les formalités pesantes des procédures de recrutement, et par les salariés, tant par les non-cadres que les jeunes cadres supérieurs, auxquels elles offrent des démarches de recherche d’emploi simplifiées, la possibilité d’acquérir rapidement de l’expérience professionnelle et de développer ses compétences, un taux de rémunération attractif et un fort potentiel de rencontre avec les entreprises.
Notre dossier complet
Les indicateurs annuels
Depuis juillet 2018, la DSN (déclaration sociale nominative) intègre les CDII (contrats à durée indéterminée intérimaire) et s’est substituée aux RMM (relevés mensuels de mission) envoyés par les agences de travail temporaire à Pôle emploi. Elle constitue désormais l’unique source de statistiques des intérims. Les indicateurs annuels sont élaborés par la Dares (direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques).
(Le champ géographique pris en compte couvre la France métropolitaine et n’inclut pas les 10 300 emplois répartis entre la Corse et les DOM.)
Le CDII (CDI Intérimaire)
Créé en 2014, et après des débuts hésitants, il a fallu attendre un rajout de dispositions par la loi Rebsamen ([possibilité, dans le cadre du CDII, de prolonger les missions jusqu’à 36 mois, et de déroger au délai de carence) en 2015 pour commencer à monter en puissance. Le nombre de CDI intérimaires était de 33 947, soit 4,8 % de l’effectif intérim, au 31 décembre 2018, année de sa reconnaissance officielle comme contrat de travail, et a connu une croissance de plus de 13 % en 2019.
LES SECTEURS D’ACTIVITÉ QUI RECRUTENT EN INTÉRIM
Répartition des intérimaires en 2018 par secteur
- Agriculture : 3 700, soit 1,2 % des salariés du secteur et 0,5 % des effectifs en intérim
- Industrie : 301 000, soit 8,7 % des salariés du secteur et 38 % des effectifs en intérim
- BTP : 165 900, soit 10,6 % des salariés du secteur et 21 % des effectifs en intérim
- Tertiaire : 324 400, soit 1,6 % des salariés du secteur et 40,5 % des effectifs en intérim
– Services : 136 000, soit 1 % des salariés du secteur et 17 % des effectifs en intérim
– Transports : 95 400, soit 6,4 % des salariés du secteur et 12 % des effectifs en intérim
– Commerce : 71 600, soit 2,2 % des salariés du secteur et 9 % des effectifs en intérim
L’ensemble des secteurs comprend 795 100 intérimaires.
Pourcentage de la progression annuelle des effectifs en intérim par secteurs en 2018
- Agriculture : – 3,8 %
- Industrie : – 6,3 %. L’industrie diminue dans 7 régions [dont Provence-Alpes-Côte d’Azur, Île-de-France, Auvergne–Rhône-Alpes] et augmente dans 5 autres [dont Nouvelle-Aquitaine, Normandie].
- BTP : + 7,2 %. Le BTP stagne dans 3 régions [Normandie, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur] et augmente fortement dans 9 autres.
- Tertiaire : – 1,1 %. Le tertiaire diminue dans 7 régions [dont Île-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur] et augmente dans 5 régions (dont Bourgogne–Franche-Comté.
– Services : + 5,5 %
– Transports : – 9,6 %
– Commerce : – 3,6 %
Le pourcentage de progression de l’ensemble des secteurs est de 1,7 %.
Le secteur de l’agriculture
Bon dernier en matière d’embauches en intérim, le secteur de l’agriculture peine à attirer les candidats. Pourtant, de nombreuses exploitations sont en pleine évolution et ont des besoins croissants en main-d’œuvre saisonnière.
Le secteur de l’industrie
Même s’il n’est plus le fleuron de l’économie française, le secteur de l’industrie n’en reste pas moins un secteur dynamique, avec 235 000 entreprises en France. En lien constant avec les technologies de pointe, soumise à une forte concurrence internationale, l’industrie française ouvre de multiples possibilités d’emplois de conception, de maintenance et de management pour les travailleurs intérimaires, afin de garder sa compétitivité et son savoir-faire. Avec le tertiaire, il est le secteur d’activité qui affiche le plus d’offres de mission.
Le secteur du BTP [bâtiment et travaux publics]
Avec 530 000 entreprises, le secteur du BTP reste un acteur de poids dans l’économie française et un créateur d’emplois performant. Il connaît une croissance constante, en lien avec l’évolution des techniques et des matériaux et garde, avec la multiplication des programmes immobiliers, un fort potentiel de demandes de personnel intérimaire et qualifié.
Le secteur tertiaire
Complément indissociable des secteurs de l’agriculture et de l’industrie, le tertiaire tient le haut du pavé en 2019, et propose une offre grandissante sur le marché de l’intérim.
Aujourd’hui, le transport en France pèse plus de 15 % du PIB. La hausse des flux de marchandises, l’allongement des distances de livraisons, l’exigence de rapidité des délais de livraison, des règles de
sécurité de plus en plus strictes et une logistique de plus en plus pointue génèrent un besoin croissant de personnel qualifié.
LES QUALIFICATIONS EN INTÉRIM
Répartition des effectifs en intérim en 2018 par qualification
- Ouvriers non qualifiés : 36 %
- Ouvriers qualifiés : 41 %
- Employés : 13 %
- Cadres et professions intermédiaires : 10 %
Pourcentage de la progression annuelle des effectifs en intérim en 2018 par qualification
- Ouvriers non qualifiés : + 0,9 %
- Ouvriers qualifiés : + 1,3 %
- Employés : + 3,5 %
- Cadres et professions intermédiaires : + 3,5 %
Toutes les catégories socioprofessionnelles sont à la hausse, et une nette augmentation pour les
cadres et les employés prouvent que le travail en intérim s’ouvre avec succès aux salariés diplômés.
Répartition des effectifs en intérim en août 2018 par région
- Auvergne–Rhône-Alpes : 374 619 soit 13,6 %
- Bourgogne–Franche-Comté : 135 660 soit 4,9 %
- Bretagne : 151 041 soit 5,5 %
- Centre-Val de Loire : 131 838 soit 4,8 %
- Grand-Est : 204 224 soit 7,4 %
- Hauts-de-France : 263 653 soit 9,6 %
- Île-de-France : 408 601 soit 14,9 %
- Normandie : 152 674 soit 5,6 %
- Nouvelle-Aquitaine : 243 995 soit 8,9 %
- Occitanie : 203 111 soit 7,4 %
- Pays de la Loire : 197 219 soit 7,2 %
- Provence-Alpes-Côte d’Azur : 183 192 soit 6,7 %
Progression annuelle des effectifs en intérim en 2019 par région
- Auvergne–Rhône-Alpes : + 4,1 %
- Bourgogne–Franche-Comté : + 2,2 %
- Bretagne : + 3,8 %
- Centre-Val de Loire : + 2,8 %
- Grand-Est : + 3,1 %
- Hauts-de-France : + 3,8 %
- Île-de-France : + 4,9 %
- Normandie : + 3,2 %
- Nouvelle-Aquitaine : + 4,6 %
- Occitanie : + 4,3 %
- Pays de la Loire : + 3,2 %
- Provence-Alpes-Côte d’Azur : + 4,7 %
L’INTÉRIM DANS L’OPINION
Une enquête menée par l’OIR [observatoire intérim recrutement] offre un aperçu de la place prépondérante des agences d’intérim sur le marché de l’emploi, aujourd’hui.
a. L’intérim est-il source d’apports dans le parcours professionnel [adaptabilité, autonomie,
responsabilités, travail en équipe] ?
– Oui : 73 %
– Non : 25 %
– NSP : 2 %
b. L’intérim permet-il d’acquérir de l’expérience professionnelle ?
– Oui : 78 %
– Non : 20
– NSP : 2 %
c. Comment est la qualité relationnelle avec les agences ?
– Bonne : 70 %
– Mauvaise : 28 %
– NSP : 2 %
d. Quelle est la place de l’intérim dans la recherche d’emploi ?
– Solution d’attente : 38 %
– Utile pendant quelques années pour construire son expérience professionnelle : 38 %
– Moyen de travailler sur du long terme : 23 %
– NSP 1 %
e. L’intérim peut-il être conseillé dans un parcours professionnel ?
– Oui : 83 %
– Non : 16 %
– NSP : 1 %
Les étudiants plébiscitent majoritairement [76 %] le rôle des agences d’intérim dans leur devenir
professionnel. Les intérimaires sont plus de 70 % à estimer que les apports de l’intérim dans leurs
parcours professionnel sont importants et constituent un excellent moyen de formation. Ils
apprécient la relation qu’ils ont avec les agences et sont 87 % à recommander cette façon de
travailler à leurs proches.
L’intérim est perçu comme moyen de travailler sur du long terme par 39 % des intérimaires, alors
que les salariés et les étudiants ne sont que 16 % à le concevoir de la sorte. Par contre, 47 % des
étudiants envisagent l’intérim comme tremplin pour démarrer sur le marché du travail.
L’intérim a donc encore de beaux jours devant lui, face à la confiance grandissante des Français :
66 %, salariés, demandeurs d’emploi et étudiants, pensent que les agences d’intérim sont efficaces
pour décrocher un contrat de travail en CDD ou en CDI. Il apparaît que 71 % des salariés et 83 % des
étudiants s’accordent sur la possibilité de faire appel aux agences d’intérim s’ils se retrouvent en
situation de recherche d’emploi.